Origine et causes du développement différentiel Nord-Sud. (Cinquième partie)

28 janvier 2019

Origine et causes du développement différentiel Nord-Sud. (Cinquième partie)

A ce niveau d’éclaircissement il devient plus aisé de répondre à cette question. D’après le récit de la création dans le livre biblique de la Genèse, le point de départ de l’humanité est Eden, localité située dans les environs de Bagdag en Irak. Les premiers parents de l’humanité toute entière étaient créés directement par Dieu. Ils maîtrisaient une langue dès leur création, vraisemblablement l’hébreu, la langue originelle de l’humanité, pour se communiquer. Ils étaient dès leur création en mesure de procréer et étaient dotés de connaissances et de compétences en matière de religion, d’agriculture et de construction pour ne citer que celles-là. Ils avaient une intelligence très supérieure à la nôtre aujourd’hui pour étudier, comprendre et maîtriser la nature aux fins de pouvoir améliorer leur cadre de vie et l’étendre progressivement à toute la terre pour le bien-être de tous leurs enfants à naître. Ils vivaient plus longtemps. Ils étaient des multi centenaires. Et, d’ailleurs ils étaient faits pour vivre éternellement. Les connaissances dont ils étaient dotés au départ n’étant pas transmissibles héréditairement, ils devaient les enseigner à leurs enfants, les former et les éduquer.

Le livre biblique de la genèse nous renseigne encore qu’à un moment donné, lorsque les humains étaient devenus très nombreux sur la terre, ils avaient formé et mis en œuvre un projet contraire à la volonté de Dieu de remplir graduellement toute la terre d’humains. Ils voulaient bâtir une ville et construire une très haute tour, la tour de Babel qui puisse les contenir tous en un seul lieu et éviter leur dispersion sur la surface de toute la terre. Un projet insensé et suicidaire n’est-ce pas ? Oui, car il devrait avoir surcharge, surexploitation des ressources des localités environnantes, dégradation de l’environnement entraînant des pénuries alimentaires et des crises. Dieu décida de mettre fin à ce projet qui est en opposition avec son dessein originel. Il divisa les bâtisseurs au moyen des plus de 3000 langues environ, parlées aujourd’hui dans le monde entier.

Ainsi rendus incapables de communiquer entre eux, de se comprendre, et de collaborer dans l’œuvre de construction de la tour, ils étaient devenus très nerveux et, dans des mouvements de colère ils avaient abandonné les travaux, s’étaient séparés et avaient pris diverses directions par petits groupes linguistiques. Certains groupes ne s’étaient pas aventurés très loin et s’étaient installés aux alentours de Babylone. Ils gardaient des relations entre eux et leur centre d’origine. Ils étaient ainsi en mesure de conserver et de faire usage des connaissances pratiques acquises ainsi que des techniques développées dès l’origine de l’humanité. Ils pouvaient les améliorer et les enseigner à leurs enfants.

Ils avaient ainsi bâti des empires, des villes fortifiées entourées de murailles et comprenant des tours hautes. Ils avaient mis au point des outils et machines agricoles comme la charrue tirée par des animaux dressés. Ils avaient développé des techniques d’agriculture, notamment l’irrigation telle que « le jardin suspendu » de Nebucanedsar, roi de Babylone. Ils avaient fabriqué des matériels de guerre comme les chars attelés à des chevaux, les boucliers, les javelots, et mis en place des forces armées avec leurs équipements militaires, pour ne citer que ceux-là. Ils avaient atteint dans l’antiquité un niveau de développement supérieur à celui des sociétés traditionnelles africaines du 20ème siècle de notre ère.

Pendant ce temps d’autres groupes linguistiques étaient occupés à faire de longs déplacements, ayant rompu tout lien avec leur centre d’origine. Ils n’avaient pas le temps de mettre en pratique les connaissances et techniques acquises à Babylone, ni de les enseigner de façon pratique à leurs progénitures. Au cours de ces déplacements ils affrontaient des bêtes sauvages et se défendaient contre eux. Ils tournaient en ronds et traversaient des territoires appartenant à d’autres groupes linguistiques qui s’y étaient installés avant eux et qui les attaquaient fréquemment. Ils avaient enregistré de lourdes pertes matérielles et en vies humaines au cours de ces combats pour la survie.

En fin de compte ils avaient tout perdu de la culture de la Babylone antique. Après plusieurs millénaires d’errements, les connaissances transmises par les traditions orales, de génération en génération, étaient tellement détériorées qu’elles avaient perdu toute leur substance et étaient devenues des légendes, des fables et des contes. Les jeunes générations s’étaient retrouvées sans expérience, sans équipement, ne sachant plus exactement d’où elles viennent et où elles vont et doivent se débrouiller en s’adaptant et en se confondant à la nature dans un parfait mimétisme. A la longue, ils avaient mis au point des organisations sociales adaptées, qu’on qualifie aujourd’hui de sociétés traditionnelles, et menaient une vie relativement simple et heureuse en harmonie avec leur environnement.
Les groupements linguistiques qui s’en étaient allés plus tôt et qui étaient les premiers occupants des contrées lointaines avaient beaucoup plus perdu de leur héritage historique colossale du début de l’humanité à Babylone et se confondaient presque totalement à la nature. Il s’agit par exemple des indiens d’Amérique, des pygmées d’Afrique Centrale, des boschimans d’Afrique australe, des aborigènes d’Australie.
(La suite à la prochaine séquence)

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